Le journaliste Marcel Mettelsiefen s’est rendu une quinzaine de fois en Syrie pour rendre compte de la guerre civile.
Dans le 1er reportage « Syrie: la vie, obstinément », il a suivi la famille d’Abu Ali et de son épouse Hala et leur trois filles, Hélène, Farah, Sarah, et un fils, Muhammad.
Deux ans plus tard, Abu Ali le père, a été kidnappé par Daech et sa femme finit par choisir l’exil, pour elle et ses quatre enfants.
Dans le même style intimiste que son premier reportage, Marcel Mettelsiefen est revenu filmer leur fuite, au cours d’un voyage qui les mènera jusqu’en Allemagne, à Goslar, là où s’organise aujourd’hui leur nouvelle vie.
Syrie , retour à Alep – De Marcel Mettelsiefen – ITN Productions – Royaume Uni – Extrait sur Vimeo
Pour l’OBS Hélène Riffaudeau Journaliste
Le film s’ouvre sur l’image d’une petite fille sur une balancelle grinçante. Sara, 4 ans, vit à Alep dans un immeuble abandonné avec ses parents, son frère, Hammoudi, 12 ans, et ses deux sœurs Helen, 10 ans, et Farah, 7 ans. Son père, Abu Ali, est commandant dans l’armée syrienne libre. Dans le quartier, les combats font rage.
De juin 2013 à fin 2015, le réalisateur Marcel Mettelsiefen a suivi le quotidien de cette famille jusqu’à leur installation en tant que réfugiés à Goslar, une petite ville d’Allemagne. Entre-temps, le père disparaît, livré à Daech.
Certaines scènes et paroles serrent le cœur. Quand la petite Sara ne comprend pas pourquoi elle ne doit pas garder des jouets pillés dans les appartements voisins.
Quand Abu Ali semble regretter de « sacrifier ses enfants pour la révolution ». Quand, en Allemagne, son épouse continue chaque matin de « prendre le café avec lui » en regardant sa photo.
Quand on découvre aussi que l’aînée des filles, Helen, devenue une jeune femme, s’épanouit dans sa nouvelle vie en Allemagne où elle a été chaleureusement accueillie, elle qui avait si peur d’être jugée pour son hijab. Les raisons de (re)voir ce bouleversant documentaire ne manquent pas.
Extrait