Domination, sélection de l’enfance, les souffrances passées, actuelles ou futures des enfants posent la question de la lente dislocation du contrat social. Les massacres des familles syriennes, Rohingyas n’en sont que plus criants, les enfants sont encore en première ligne…
Il est nécessaire de partager les représentations de ce que Marcel Conche qualifie de « mal absolu », trop dispersées sur le flux de l’Info, trop éloignées de nos consciences, afin de créer une assemblée de voix, de pensées, et faire émerger un vrai débat sur la situation de l’enfance et de la jeunesse. Rassembler culture, pensée, modernité pour préserver l’enfance. (…/…)
Nous avons conscience que cette initiative semble utopique,mais une nécessité nous porte, amorcer un cycle ou l’enfant puisse devenir un adulte non violent porteur d’empathie. La finalité semble si simple « protéger les enfants »,il suffirait qu’une majorité d’adultes se mette à hauteur d’enfant.
Abstraire, isoler la souffrance des enfants de l’immensité des souffrances humaines,pour la rendre nécessitée aux yeux de chacun ; révolution — mutation — éducation, cela semble l’évolution la plus difficile, car ce qui ne nous touche pas ne nous mobilise pas et pourtant chaque enfant qui souffre devrait nous renvoyer à notre origine l’enfance heureuse ou malheureuse.
Ouvrons le débat !
Pourquoi dans certaines parties du monde l’enfance et la jeunesse ont-elles été abandonnées ?
Pourquoi faisons – nous si souvent abstraction de la souffrance des enfants ?
Pourquoi certaines pratiques sont inscrites dans les fondements de nos cultures travail des enfants, trafic, prostitution, sélection..?
Christian Bodin nous apporte une première réponse « l’enfance est ce que le monde abandonne pour continuer d’être monde* » . Ainsi le monde est guidé par la nécessité d’asservir, dominer une majorité d’enfants afin de continuer sa marche…
R.E.P
Extrait : lettre à Marcel Conche « Pourquoi les enfants »
Peut-être nous faut-il passer par l’abstraction, au sens où Alain l’avait définie :
« une simplification, en présence de l’objet concret infiniment complexe et perpétuellement changeant, simplification qui nous est imposée,soit par les nécessités de l’action, soit par les exigences de l’entendement,et qui consiste à considérer un élément de l’objet comme isolé,alors que rien n’est isolable, et comme constant alors que rien n’est au repos.»
Alain – Définitions – Les Arts et les dieux – Gallimard
Marcel Conche Philosophe
La souffrance des enfants (27) « Vivre et philosopher » avec Lucile Laveggi
LXXV Mal absolu « Noms. Journal étrange III »
La souffrance des enfants comme mal absolu « Orientation Philosophique »
Presses universitaires de France
Christian Bodin – Mozart et la pluie
Éditions Lettres vives
Après des études de philo et un emploi d’infirmier psychiatrique, il publie à 26 ans son premier livre,
« Lettre pourpre » Éditions Brandes
Photos
Guggenheim NY 2013
VENICE Beach 2013
Votre réflexion sur la souffrance des enfants est-elle liée à une expérience personnelle ?