Le cœur de ce qui s’est passé dans la Shoah était à l’intérieur des chambres à gaz, là-bas c’était le cœur ou on emmenait surtout des femmes, des enfants, des vieux, c’était l’épicentre, le danger quand on s’approche de l’épicentre c’est de raconté que les squelettes, les cadavres.
Au début quand on a dit Shoah, moi j’avais un problème avec ce mot, je m’y opposais
…/… Au début je ne comprenais pas ce terme, parce qu’il parle de la foule, il ne parle pas des individus, des lors que l’on parle de foule, ça devient abstrait, ça n’a pas de signification véritable, alors que l’art, la littérature, la peinture, essaie de parler de l’individu, à chacun et de comprendre à travers lui
je ne parle pas de millions, je parle d’un, il a un nom, il s’appelle Max, il a un visage, ce n’est pas simple d’extraire Max de la foule et de le sortir de millions, de dire, je vais parler de Max, je vais regarder son visage, je vais essayer de comprendre quelque chose de lui.
C’est pour ça que j’ai écrit autant de livres, ces livres parlent, ils disent faisons voler en éclats cet effroi, ce grand assassinat, faisons en des miettes, et donnons des noms à ces miettes : Max, Melita , Blanca, je dis les noms de mes cousines
Aharon Appelfeld – le kaddish des orphelins – Portrait d’un écrivain et de ses créations
Un documentaire d’Arnaud Sauli – Dublin Film et France 3 Languedoc-Roussillon
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