Hina 17 ans fuie du domicile de son employeur diplomate

L’histoire d’Hina a été abondamment couverte par les médias:  journaux, télévisions et radios ont fait de nombreux reportages.

Le professeur Bernard Debré, spécialiste mondialement reconnu d’urologie, qui a recueilli dans son service de l’hôpital Cochin la jeune fille grièvement blessée,  a tenu à s’adresser à la presse pour dénoncer « un acte de barbarie ». « Je n’ai jamais vu une telle chose en 20 ans de médecine », a-t-il  dit.

Un membre de son équipe médicale a précisé la nature des sévices subis par Hina: « il s’agissait d’une découpe en pointillés, partant de la région entre l’urètre et le clitoris, d’une profondeur allant de trois à six centimètres, entre la muqueuse et la peau, qui a été faite comme pour enlever le vagin, et vraisemblablement à l’arme blanche. »

Hina s’est confiée une fois à un membre du CCEM : « Mon employeur et un docteur, ami de mon employeur, m’ont droguée et ont coupé le bas de mon corps pour que je ne tombe pas enceinte. » Ensuite, elle n’a plus jamais voulu reparler de sa mutilation. « Quelqu’un m’a blessée », a-t-elle simplement répété à la police.

Hina s’est enfuie du domicile de son « employeur », un diplomate de haut rang de l’ambassade de l’Inde à Paris, au début du mois de septembre 1999.

Elle a expliqué qu’elle y était retenue enfermée depuis 8 mois, travaillant 7 jours sur 7, de 6 heures du matin à minuit, sans salaire, battue, humiliée, régulièrement menacée de mort. Elle avait alors 17 ans.

Les médias indiens se sont aussi emparés de l’affaire, bombardés de communiqués par les autorités de leur pays. L’ambassade de l’Inde à Paris niait tout mauvais traitement. Elle accusait la police française et le CCEM d’être responsables des blessures de la jeune fille. L’histoire d’Hina est devenue affaire d’Etat.

L’histoire d’Hina a fait beaucoup de bruit. Pendant quelques jours. Puis plus du tout. Son employeur ne sera jamais inquiété. Protégé par l’immunité diplomatique, il a refusé de répondre aux  questions de la justice française.

 

CCEM, Comité Contre l’Esclavage Moderne
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Raphaël Dallaporta
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